Parmi les 15 projets lauréats du 4ème appel à projets Recherche Hospitalo-Universitaire (RHU) en santé, le projet IRIS, porté par le Pr Marina Cavazzana et financé à hauteur de plus de 9,9 millions d’Euros, est dédié au développement de thérapies géniques dans le domaine des déficits immunitaires héréditaires sévères.
Il vise à conforter la place de la thérapie génique dans l’arsenal thérapeutique des déficits immunitaires héréditaires sévères et à proposer un traitement curatif pour les patients qui ne peuvent pas avoir recours au traitement de référence, la greffe de moelle osseuse, faute de donneur compatible. Les maladies héréditaires monogéniques du système immunitaire sont dues à un gène défectueux ayant subi une ou plusieurs mutations au sein de cellules sanguines, entrainant le dysfonctionnement du système immunitaire. La greffe de moelle osseuse (foyer générateur de certains types de cellules sanguines, les cellules souches hématopoïétiques) provenant d’un donneur compatible permet au patient de corriger le dysfonctionnement du système immunitaire. Cependant, en l’absence de donneur compatible, le succès des greffes reste limité.
L’approche proposée dans le cadre du projet IRIS est de développer des produits de thérapie génique basés sur l’autogreffe de cellules génétiquement modifiées. L’autogreffe consiste à prélever les cellules sanguines du patient portant la ou les mutations, les modifier en laboratoire afin d’y introduire une copie fonctionnelle du gène défectueux, pour ensuite les introduire chez le patient. Les pathologies ciblées par cette approche sont les déficits immunitaires sévères et principalement le déficit immunitaire combiné sévère lié à l’X (SCID-X1), la granulomatose chronique (AR-CGD), FHL3 (déficience de Munc 13.4), et le syndrome d’immunodérégulation, polyendocrinopathie, entéropathie auto-immune lié au chromosome X (IPEX). Cette approche devrait permettre de pallier à l’absence de donneur compatible et de répondre ainsi aux attentes des patients.
L’accessibilité de ces nouvelles thérapies est souvent remise en cause, du fait notamment du prix élevé des traitements pouvant atteindre plus de 1,5 million d’euros sur le marché. Un des enjeux du projet IRIS est aussi de réduire les coûts de la thérapie proposée afin qu’elle puisse être prise en charge plus facilement par le système de santé. Les études médico-économiques qui seront menées dans le cadre de ce projet, permettront de définir un ratio coût/bénéficie/efficacité de la thérapie par rapport à l’ensemble des coûts sociétaux et économiques des traitements prodigués en l’absence de donneur compatible.
Le projet IRIS mobilise sur une durée de 5 ans un consortium public privé de rang international constitué d’experts reconnus. Coordonné par l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (APHP) et porté par le Pr. Marina Cavazzana au sein de l’Institut des maladies génétiques Imagine, le projet a également été labellisé par le pôle de compétitivité francilien Medicen Paris Region.
Le projet IRIS illustre l’excellence scientifique et clinique et la capacité d’innovation des acteurs franciliens dans le domaine des thérapies innovantes et en particulier de la thérapie génique, et l’effet d’entraînement et de levier conféré par le DIM Thérapie Génique labellisé par le Région Ile-de-France.
Aurélie Laubier, PhD, chef de projet du DIM Thérapie Génique
Sources
Communiqué de presse de l’ANR : 15 nouveaux lauréats et 121M€ pour le quatrième appel à projets Recherche Hospitalo-Universitaire en santé
Communiqué de presse de la DRCI : 6 projets coordonnés par l’AP-HP lauréats de l’appel à projets RHU